La fraternité – Takis Würger

[Cerisier]

Qu’est ce qui fait d’une chenille un papillon ?

Comme une jolie histoire ombrée de nuages, on entre dans la vie de Hans, enfant miraculeux né d’une mère cancéreuse. Presque condamnée, avec son père ils l’élèveront pendant 15 ans, jusqu’à leurs décès successifs, à un an d’écart. L’enfant, maltraité à l’école dès tout jeune, apprendra la boxe pour se défendre et pour exister.
On ne sait pas trop où l’on va, mais le récit est fluide et plus que plaisant.

Intrigue
Hans est désormais orphelin, sa tante devient sa tutrice. Un peu instable elle vit en Angleterre et décide de placer son neveu dans un pensionnat Allemand. Il intègre l’institution où il est désormais seul. Il continu la boxe avec le père Gérald. D’abord un peu hostile il devient rapidement son seul allié.
Trois ans plus tard, sans préavis et après plusieurs mois de silence sa tante revient vers lui. Elle veut qu’il entre à l’université de Cambridge pour laquelle elle travail. Elle a besoin qu’il intègre pour lui une fraternité.
Sans plus détails, ni pour Hans ni pour nous, on va vite apercevoir les travers du pouvoir et du bon paraître. L’éternelle fléau des fraternités, des intronisations et autres bizutages est mis en scène tout en légèreté grâce au talent de l’auteur à suggérer des choses sans les approfondir vraiment.

Personnages
Hans : enfant “à part”, il est souvent seul, en voulant se faire oublier il attire pourtant sur lui tous les regards. Boxeur acharné, ce sera sa clé pour intégrer la fraternité.
Alex : “à part” et solitaire elle aussi, elle donne à Hans ce qu’elle peut, sans tendresse particulière elle est là, quelque part dans sa vie. A presque 60 ans, elle semble un brun instable, et à dans sa vie la course de fond, pour fuir ?
Charlotte : jeune doctorante de 20 ans, elle est censée aider Hans à résoudre ce pourquoi on l’a fait venir à Cambridge. Elle devient rapidement l’élément indispensable à la mission de Hans.
Il y a peu de personnages dans ce récit finalement, mais quelques-uns supplémentaires qui, si on ne comprend pas leur intérêt au départ, tissent la toile qui se resserre autour de Hans.

Facilité de lecture
Ce récit est tellement bien mené. L’alternance des narrateurs donne une ambiance particulièrement trouble et rythme efficacement le récit.

… et c’est terminé
On regrette presque, une fois le livre fermé, que ce soit déjà fini. Il n’y a pas pléthores d’issues possible à cette histoire sordide – une de plus – et bien qu’elle se devine rapidement, elle marque le lecteur. Comme un papillon qui viendrait se poser sur vous, une fois parti vous le sentez encore.

Ah … cette couverture pleine de papillons … mais je n’y résiste pas ! Grand bien m’en face, la vérité n’en sera que plus terrible.
Ce roman, fait de genres mêlés, mi- polar, mi- nouvelle, mi- romance … prend toute sa dimension au travers de ses personnages torturés, chacun pour une raison bien à lui.
Pour mettre au jour une vérité terrible, tous se rassemblent autour du Pitt-Club, cette fraternité aussi mythique que secrète qui abriterait des choses terribles.
Sans le connaitre, on devine rapidement que le sujet principal est lourd. Bien d’autre sujets sous-jacents sont effleurés dans ce livre qui selon votre propre histoire donnera à ce titre un gout particulier.

Si vous voulez un roman à la croisée de plusieurs chemins : policier, romance, documentaire … Il est court mais très efficace : n’hésitez pas, il est fait pour vous.

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